Transparence : faites-ce que je dis, pas ce que je fais…

De leur côté, les élus de la Nation dénoncent la pratique du 49-3 par le gouvernement qui vient de faire passer sa version du budget de la Sécurité sociale pour 2023. On les comprend.

D’autant que de notre côté, les responsables des mutuelles à taille humaine dénoncent l’attitude du gouvernement vis-à-vis de nos structures. Alors que ces dernières années ont été marquées d’un « mutuelle-bashing » d’une violence inédite, les premiers mois du gouvernement Borne ont été l’occasion pour les ministres de lancer des signaux « d’apaisement ». Et le ministre de la Santé et des Solidarités, François Braun, y a contribué en installant le CDOC (Comité de dialogue avec les organismes complémentaires), sensé organiser la réflexion du régime obligatoire et des organismes complémentaires sur leurs interventions respectives dans le système de santé. Il y en a qui y croient…

Pour notre part, comment pourrions-nous adhérer à la méthode ? Dès l’annonce faite, nous avons fait connaître au ministère notre volonté d’apporter notre expertise dans la réflexion. Pas même un accusé de réception, une attitude qui montre le peu de cas dont le ministère fait preuve à notre égard.

Alors que le gouvernement, et tous les économistes, claironnent et vantent un dynamisme économique largement porté par les petites structures, le ministère ne souhaite n’avoir pour uniques interlocuteurs que les porte-paroles des grands groupes. Car qui d’autre que la Fnim peut aujourd’hui revendiquer être le porte-parole des mutuelles qui ne font pas partie de grands groupes ?

Et alors que le gouvernement fait de la transparence une méthode de conduite des projets, il serait aujourd’hui impossible de savoir ce qui se dit - se trame ? - dans ce fameux comité.
Nous arrivons à une situation un peu folle. Hier, nous regrettions de devoir supporter des mesures prises sans concertation avec les acteurs concernés. Demain, nous serons certainement obligés de regretter des mesures issues d’une concertation totalement biaisée. Dans ces conditions quel modèle de collaboration public-privé peut trouver sa légitimité ? Aucun.

Dans quelques jours, nous participerons à l’assemblée générale de l’Unocam. Nous continuons à nous poser la question de l’intérêt qu’ont nos mutuelles à être parties prenantes silencieuses d’un organisme dont nous pourrions craindre qu’il soit complice de la mise en place d’outils qui ne serviraient pas les vraies mutuelles.