Philippe MIXE

Une nouvelle méthode sera-t-elle au rendez-vous ?

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé a indiqué il y a quelques jours qu’elle souhaitait faire évoluer un « très bon système de soins » vers un « excellent système de santé  » et compte bien sur la prévention pour être un axe majeur de la nouvelle stratégie nationale de santé qui est annoncée pour la fin de l’année. Nous ne pouvons que nous satisfaire de voir adopter un tel principe. La sagesse populaire n’a-t-elle pas reconnu : « il vaut mieux prévenir que guérir ». Et les mutuelles se sont engagées depuis bien des années sur le terrain de la prévention, comme nous avons pu le faire dans des domaines comme la lutte contre la sédentarité, un des facteurs comportementaux les plus sensibles dans les questions de santé.
Mais, comme elle le soulignait justement, cela fait trente ans qu’on affirme la nécessité de faire de la prévention une priorité, et comme tous, nous attendons donc de voir le gouvernement passer aux actes.
Les sujets d’incertitudes sont nombreux, comme nous vous le présentons dans notre dossier de ce mois.
Plus qu’hier, la question majeure sera de définir quelles sont les places respectives des différents acteurs de l’assurance maladie, et donc celle des complémentaires santé représentées pour la majorité par les mutuelles avec, au plus près des préoccupations, les mutuelles de proximité fédérées à la Fnim.
Nous avons été reçus, comme tous les grands acteurs de notre secteur, par le ministère et nous avons pu leur exposer un certain nombre de points préoccupants.
Comme souvent, nous avons été écoutés. Encore faudra-t-il que les pouvoirs publics nous entendent pour donner un peu de sens à la promesse électorale du Président Macron de donner toute leur place aux acteurs de terrains pour construire des solutions pragmatiques.
Au fil des ans, notre fédération s’est imposée dans le cercle de prise de décisions. Elle a su, chaque fois que cela était nécessaire, prendre position sur des dossiers dont la complexité et la sensibilité politique avaient, peut-être, effrayé d’autres. Elle se veut également être force de propositions, comme nous avons pu le faire au moment de la généralisation avec l’idée d’un chèque-complémentaire qui, s’il n’a pas été retenu comme mécanisme principal, se trouve aujourd’hui dans le dispositif pour certains. Nous avons pu le faire également avec la question de la lisibilité des contrats santé, objectif louable qui aurait pu justifier un nouvel encadrement strict de nos activités.
Reprenons encore les propos de notre ministre, qui indiquait sur le dossier du tiers-payant qu’il fallait que le dispositif soit gagnant-gagnant, et justifie ainsi la substitution du terme généralisé (donc obligatoire) à généralisable. Espérons que cette nouvelle optique, qui donne sa place au bon sens et à la liberté, soit appliquée dans les autres domaines de la santé.
Plus que jamais, vous l’avez compris, nous devons être présents sur tous les fronts. Avec détermination et sérénité. On nous a souvent opposé la modestie de notre taille. Tel David contre Goliath, nous avons su montrer qu’à la force, il valait mieux opposer de l’intelligence. Continuons.

29 septembre 2017