Innover et prévenir sont dans les gènes des mutuelles de proximité, pas dans le marketing

La prévention et l’innovation sont dans tous les débats.
Mais sont-elles à la bonne place dans les stratégies des acteurs ?

En cette rentrée, la Fnim a été plus que jamais présente dans tous les évènements professionnels pour porter la voix des mutuelles indépendantes dans les débats professionnels.
Et de ces débats, que pouvons-nous tirer ? Ce qui frappe, c’est bien l’omniprésence de l’innovation et de la prévention dans les réflexions sur l’avenir des complémentaires santé.
Une idée s’impose : alors que le contenu de nos contrats est strictement encadré, pas d’autre possibilité que de se singulariser pour faire valoir sa différence.
Mais de cette unité de vue, un sentiment complexe se fait sentir. D’abord, l’association des deux termes est-elle justifiée ? La question mérite d’être posée car certains découvrent les bienfaits de la prévention que développent depuis toujours nos mutuelles. Ils vont même, par cette association, l’assimiler à de l’innovation…
Autre élément de malaise, nombreux sont ceux qui inscrivent innovation et prévention dans une démarche et une stratégie marketing. Et cela fait plus que nous gêner car réduire la prévention à un élément de conquête de marché montre bien le peu d’importance réelle qu’on veut bien lui porter.
Pour autant, nous sommes convaincus que la réalité l’emportera et que la prévention est un véritable état d’esprit, une approche globale de la gestion de la santé et non pas de simples outils de différenciation.
« Chassez le naturel et il revient au galop », et c’est le cas pour l’innovation. Un fil conducteur de ces nouveaux débats porte sur le coût de cette innovation qui nécessiterait, selon certains, de mobiliser d’importants moyens et donc rendrait plus que jamais nécessaire les regroupements entre mutuelles.
Voilà qui est encore symptomatique d’une vision verticale de notre société. Pourtant, certains acteurs ont compris que d’autres voies sont possibles, plus collaboratives pour utiliser un terme qui s’impose. Plutôt que s’engager dans des développements coûteux, on va chercher les solutions là où elles existent, et souvent chez les start-up. C’est un peu le sens de notre partenariat avec Lifeaz, entreprise innovante dans la prévention des arrêts cardiaques.
On le sait, mais il faut l’affirmer, en innovation, c’est l’intelligence qui prime, pas l’argent. Un autre exemple peut être donné avec la Vitrine des Mutuelles Fnim qui repose sur une solution technique existante, construite au départ par Comparethic, et que nous avons rendue conforme aux valeurs de notre fédération. Ainsi, les mutuelles ont accès à un outil qui va au-delà des simples comparateurs qui font florès, offrant un service gratuit et transparent aux usagers du service.
Mais peut-être peut-on simplement considérer que s’il devient innovant, c’est que le marché découvre aujourd’hui ce que la Fnim a placé dans ses actions depuis bien longtemps…

Philippe Mixe
Président de la Fnim

3 novembre 2016