Il y a les diseux, il y a les faiseux...

Ma grand-mère avait l’habitude de me présenter le monde en distinguant tout simplement les « diseux » et les « faiseux ». Cette sagesse bien ancrée dans le terroir est d’une extraordinaire actualité.

Placé devant des enjeux sans précédents, alors même qu’il a déjà vécu des transformations de grande ampleur, le secteur mutualiste peut effectivement regarder ceux qui disent, et ceux qui font.

Ceux qui disent. Après des années passées à pousser les mutuelles petites et moyennes dans les bras de quelques grands groupes en acceptant, réforme après réforme, que nos activités soient de plus en plus encadrées par les pouvoirs publics, voilà que la FNMF redécouvre qu’il existe (encore !) des petites et moyennes mutuelles.

Et oui, il existe encore des irréductibles mutuelles qui n’acceptent ni soumission, ni résignation. Et elles ne sont pas qu’une poignée, même si les effectifs ont fondu comme neige au soleil. Mais ces irréductibles mutuelles sont tellement vivantes que la « grande fédération » a dû se résigner à revenir sur une réforme statutaire qui les avait privées de représentation.

Suffit-il de dire à ces mutuelles que, désormais, on les aime et on les écoute pour que leurs besoins trouvent réponse ? Les diseux le pensent. Pas nous.

Plus encore, la précipitation à revoir à nouveau les statuts de la FNMF prouve, si besoin était, que nous avons raison de penser : il y a d’autres voies que les regroupements, l’uniformisation et la concentration.

Jusqu’à peu, la Fnim était justement regardée comme un petit village peuplé de ces irréductibles mutualistes. Mais face aux rouleaux compresseurs, elle a fait la preuve que l’union renforce chacun. Pas besoin de recourir à une potion magique pour cela, il suffit de faire.

Faire en sorte d’être présent lorsque le gouvernement a voulu réserver à une poignée d’opérateurs l’accueil des personnes bénéficiaires de l’ACS.

Faire en sorte que les élus et les équipes mutualistes bénéficient de sessions de formations parfaitement adaptées. Des formations « agiles » qui s’enrichissent au fil de l’actualité et des nouveaux besoins.

Faire en sorte que les petites et moyennes mutuelles aient la possibilité de répondre à des appels d’offres, de créer de nouvelles gammes, avec une structure de livre II qui leur apporte de nouveaux moyens partagés pour leur développement.

Faire en sorte que ces mêmes mutuelles puissent traduire leurs valeurs humanistes dans leur implication sanitaire et sociale, grâce à une structure de livre III que la fédération met en place. Faire en sorte que même la plus petite des mutuelles ait accès à des services de qualité que certains croient encore réservés aux gros budgets.

Faire que la DSN, qui aurait pu être un nouveau moyen d’exclusion des petites et moyennes mutuelles puisse être une réalité dans leurs activités.

Vous l’avez compris, nous préférons être des petits « faiseux » que des grands « diseux ». Parce que nous voulons aborder ce périlleux avenir avec courage, détermination et lucidité.

Courage, détermination et lucidité, c’est ce que nous souhaitons pour cette nouvelle année à toutes les vraies mutuelles, réunies hier, aujourd’hui et demain au sein de notre Fnim.

21 décembre 2016