Le gouvernement veut-il tuer nos mutuelles ?
Nous sommes très loin des beaux discours présidentiels sur le rôle essentiel et historique de la mutualité dans notre société.
Moins de 12 mois après les propos entendus à Nice, que fait le gouvernement ?
Il déclare vouloir réintroduire les clauses de désignation dans les accords de branche, au mépris des décisions de nombreuses instances dont, et ce n’est pas la moindre, le Conseil constitutionnel !
Il prévoit dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014 le choix d’une poignée d’opérateurs exclusifs pour les bénéficiaires de l’aide à l’acquisition de la complémentaire santé. En enlevant au passage à tous les bénéficiaires potentiels de l’ACS leur liberté de choix…
Nous ne serions pas complets si nous n’évoquions pas sa trahison sur le terrain de la fiscalité puisque, tout en affirmant qu’une complémentaire est indispensable, il oublie ses belles promesses et continue à taxer les contrats santé de façon éhontée.
Et ce n’est pas le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire qui peut être de nature à nous rassurer.
Que signifie tout cela ? Simplement que derrière les beaux discours, il n’y a qu’une volonté : concentrer l’activité complémentaire autour d’une poignée d’acteurs avec qui on pourra plus facilement, demain, négocier les transferts de la Sécurité sociale, marquant ainsi le renoncement à un système solidaire.
C’est oublier qu’en France, il existe environ 400 vraies mutuelles qui œuvrent au quotidien aux côtés des familles pour leur apporter une protection efficace.
« Nous ne pouvons que regretter que, face à cette politique de dirigisme économique privilégiant la voie concentrationnaire plutôt que le renforcement des libertés, le silence soit assourdissant chez les autres représentants du monde mutualiste » indique Philippe Mixe, qui annonce que la fédération de mutuelles de proximité qu’il préside « rendra publiques, dans les prochains jours, des initiatives concrètes de nature à améliorer le devenir des mutuelles, et à placer les pouvoirs publics face aux réalités et aux demandes des Français. »