La Fnim, fer de lance de l’action mutualiste

Le gouvernement tarde à publier les décrets d’application sur les couvertures complémentaires santé des personnes âgées de plus de 65 ans. Pourtant, tout semblait prêt au début de l’été puisque le ministère avait lancé une consultation close le 11 juillet dernier. Nous avions dès lors appelé les mutuelles à ne pas s’engager dans le dispositif et demandé le retrait d’un projet qui, en l’état, brise la solidarité en segmentant la population et met en péril les mutuelles en institutionalisant la vente à perte.

Cet été, la FNMF a rejoint l’analyse que nous faisons de ce dossier et a adopté la même position que nous. Dès lors, le ministère se trouvait devant un monde mutualiste unanime, alors que la mutualité est un opérateur essentiel pour la population âgée. Cela n’annonce-t-il pas un revirement gouvernemental ?

Sur d’autres sujets, la Fnim demande aux mutualistes de se poser les bonnes questions, notamment sur celui de la gouvernance. « Nous invitons les nouveaux élus de la FNMF à reprendre le dossier des dirigeants effectifs et à apporter la même rigueur dans leur analyse que pour le dossier des contrats seniors  » indique Philippe Mixe, président de la Fnim qui poursuit : «  là aussi, la FNMF pourrait, sur ce dossier technique mais hautement stratégique, s’inspirer de notre position face à ces mesures mortifères pour la mutualité ».

La Fnim s’oppose en effet depuis plusieurs mois à l’interprétation des pouvoirs publics français de la directive Solvabilité II, interprétation qui conduit à mettre les présidents des conseils d’administration des mutuelles, pourtant élus par les assemblées générales, sous le contrôle serré de l’ACPR. Cette mesure, qui ne s’applique pas aux autres opérateurs (sociétés d’assurance et institutions de prévoyance), remet en cause de façon inacceptable les principes mêmes de la construction mutualiste.