Emmanuel Macron sacrifie la solidarité au nom du nouveau monde

En suscitant une proposition de loi signée par le président du groupe majoritaire et l’ensemble de ses députés, le gouvernement affiche sa détermination à faire fi de tout ce que la société civile peut lui apporter pour enrichir ses décisions.

Malgré les alertes répétées de l’ensemble des organismes complémentaires santé, il veut mettre en place, au forceps, la résiliation infra-annuelle des contrats.

En agissant ainsi, il porte un nouveau coup à la solidarité et à la mutualisation de ces contrats, ce qui va immanquablement conduire certaines populations à souffrir d’une décision qui revêt, de plus en plus, un caractère dogmatique.

Ainsi, par exemple, les retraités qui ont déjà vu les liens de solidarité avec les salariés amoindris par la loi de généralisation des complémentaires santé en entreprise, vont prendre de plein fouet les effets de cette concurrence à outrance. Car afin de répondre aux envies présidentielles, les organismes d’assurance vont être contraints à resserrer les financements sur le coût du risque, laissant de côté les autres éléments qui font le prix de leurs contrats, à savoir la solidarité et l’antiselection.

« Une telle décision porte en elle les germes de la disparition d’un modèle d’assurance santé qui marie solidarité et liberté individuelle » indique Philippe Mixe, président de la Fnim, qui précise : « il est clair aujourd’hui que l’affirmation de la volonté de construire les évolutions de notre société avec ses acteurs n’est qu’une formule de salon qui ne peut plus cacher le caractère autoritaire et dogmatique de l’exercice du pouvoir ».