L’Unocam représente-t-elle toutes les complémentaires santé ?

La question est posée avec les dernières interventions et prises de positions sur le rôle des complémentaires santé, notamment dans le dossier du reste à charge zéro.

Comment en effet comprendre qu’Agnès Buzyn ait reçu à la fois les trois principales fédérations des assureurs complémentaires et l’Unocam, que ces trois familles contrôlent par ailleurs.

Soit l’Unocam, organisme créé par la loi pour représenter l’ensemble des complémentaires santé est légitime, et sa présence se suffit à elle-même. Soit sa représentativité est sujet de doute, et on comprend alors qu’à ses côtés soient intervenus les représentants desdites fédérations.

La question est d’autant plus pertinente que l’Unocam, censée représenter l’ensemble des acteurs du complémentaire - ce qui justifie que la Fnim en soit membre – ne consulte jamais l’ensemble de ces acteurs dans ses travaux. Ainsi, la presse s’est fait écho de l’élaboration d’une règle de place concernant la lisibilité des contrats, dispositif qui reprend, et c’est un fait, la proposition faite par la Fnim à la Ministre il y a un an de rendre obligatoire l’utilisation d’un tableau de prestations exprimé en euros. Si la Fnim ne peut donc qu’approuver cette proposition, elle aurait apprécié, surtout sur un sujet aussi consensuel, que l’ensemble des acteurs soit associé à cette « règle de place ».

« Tout cela témoigne d’une vision très jacobine de la gouvernance du système de santé, sans aucune modernité ni changement par rapport aux époques précédentes, et qui délaisse les acteurs de proximité au profit des seuls grands groupes qui, dans le monde mutualiste, pilotent tous les organes de représentation. Les mutuelles de taille intermédiaire ont bien du mal à se retrouver dans un dispositif qui les exclut de fait » indique Philippe Mixe, président de la Fnim qui précise : « celles-ci ont donc toute leur place et leur légitimité dans notre fédération ».