Tiers-Payant : l’échec des méthodes

Les multiples débats qui entourent le projet de loi sur la stratégie de santé révèlent les défauts liés tant à la méthode de la préparation qu’aux options retenues dans le texte.

Pour la Fnim (Fédération nationale indépendante des mutuelles), ces deux aspects se retrouvent dans le volet de la loi concernant le tiers-payant.

Sur la méthode, nous ne pouvons que regretter que le gouvernement ait fait fi de tous les apports des différents acteurs du système de santé. Aux médecins inquiets de la complexité opérationnelle et des conséquences sur leurs pratiques, il a annoncé la recherche d’une solution technique simple et efficace. Aux complémentaires de santé qui faisaient montre d’initiative pour aboutir à cette solution, il a clairement signifié que le dispositif serait celui conçu et imposé par les pouvoirs publics. Et qu’il faudrait faire avec. Sans jamais se soucier un instant de la faisabilité de celui-ci. Cette démarche est presque devenue une méthode systématique.

Sur le fond, il y a là encore l’expression de présupposés et d’objectifs frisant l’idéologie. En effet, les personnes ayant le plus besoin de ce tiers-payant en bénéficient déjà. Qu’est-ce qui justifie alors, sinon l’idéologie, ce besoin d’imposer à tout prix un mécanisme qui se révèlera coûteux à mettre en place, complexe à utiliser et inflationniste pour les dépenses de santé. Car cet aspect est largement établi, y compris par les institutions officielles qui sont allées, parfois, jusqu’à fustiger une responsabilité des complémentaires santé dans la croissance des dépenses de santé.

Pour Philippe Mixe, président de la Fnim, « ce nouvel épisode dans l’évolution du système de santé montre le peu de cas que l’on fait du rôle des complémentaires santé. Mais n’est-ce pas simplement là le résultat d’une représentation défaillante des mutuelles ? Au fil des ans, la Fnim a su montrer, en construisant des argumentaires détaillés sur ses dossiers, et des outils pratiques pour les mutuelles qu’elle représente qu’il faut préférer les actes aux discours ».